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Photo du rédacteurYves Decabooter

Mouvement à la loupe : Saisir la queue de l’oiseau


“Saisir la queue de l’oiseau” est une séquence de quatre mouvements. Les énergies des gestes “parer”, “tirer”, “presser” et “repousser” représentent les quatre forces primordiales du tai chi. Dans les formes anciennes, cette séquence apparaît juste après l’ouverture. Elle est en outre répétée huit fois. Je la compare donc au refrain dans une chanson. Celui-ci contient en effet le message fondamental, il donne le rythme. Tout le reste n’est par conséquent que déclinaison.





Description:


Le mouvement “parer” utilise la rondeur et l’énergie de la posture de l’arbre. Le pratiquant devient ainsi une sphère élastique sur laquelle glisse toutes les attaques. Dans le mouvement “tirer”, l’élève accepte la force de l’autre et puis tourne la taille dans la diagonale (45°) pour la faire dévier. Il tourne juste ce qu’il faut. S’il tourne trop, ses genoux se tordent et la force du partenaire revient dans son propre espace.

Dans le geste de “presser”, le professeur veille à ce que l’étudiant presse en face de son axe. L’endroit où la main est en contact avec le poignet se situe juste en face de l’axe du corps. Le pratiquant imagine une balle qui gonfle et qui lui écarte les bras à la fin du “presser. Il accueille ensuite une force venant de l’extérieur, la met dans son bassin et dans la terre. Puis il repousse en soulevant le partenaire. Ce dernier est déraciné.


Compléments :


Avec la pratique, l’adepte réalise à quel point, tout est contenu dans cette séquence de quatre gestes. Lorsqu’il débute les mains collantes, ces quatre énergies constituent la base de la pratique à deux. Dans la cosmogonie chinoise, quatre représente la multitude (les dix mille êtres). “Saisir la queue de l’oiseau” fait référence aux anciennes pratiques de chamanisme et d’alchimie intérieure.


Le mot même invite à l’envol. Les textes classiques attribuent un symbole à chaque mouvement. “Parer”, c’est le Ciel, “tirer”, c’est la “Terre”. “Presser” correspond à l’Eau, “repousser” est associé au Feu. Ces quatre symboles résument l’oeuvre de transformation intérieure. Les deux premiers sont en rapport avec le “Ciel antérieur”, les deux autres avec le “Ciel postérieur”. Achever l’Oeuvre, c’est établir un pont entre le non manifesté et le manifesté. L’adepte a un pied dans le monde des archétypes et un autre dans le monde réel. Il devient ainsi un pontifex.


Mouvements:




Applications martiales :



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