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Photo du rédacteurYves Decabooter

Mythe et histoire du Taijiquan

Définition

Le tai-chi-chuan ou tai chi ou taiji quan (chinois simplifié : 太极拳 ; chinois traditionnel : 太極拳 ; pinyin : tàijíquán) est un art martial chinois, dit « interne » (neijia), d'inspiration taoïste. Souvent réduit en Occident à une sorte de gymnastique, il est apprécié pour son effet bénéfique sur le corps et la santé, notamment par les personnes s'intéressant aux arts martiaux.

les mouvements ont à la fois une application martiale (esquives, parades, frappes, saisies…) et énergétique ;

ils auraient été créés et développés par des moines médecins ou guerriers taoïstes ;

le tai-chi-chuan se pratique à mains nues mais est associé à des arts utilisant des armes (éventail, épée, bâton…).

Les sinogrammes du tai-chi-chuan sont composés des éléments taiji 太極, « faîte suprême », et quan 拳, « poing, boxe » et traduits littéralement par « boxe du faîte suprême », ou « boxe avec l'ombre », car l'observateur a l'impression que le pratiquant lutte contre une ombre. Une autre traduction courante est « la boxe de l'éternelle jeunesse », le faîte suprême pouvant être traduit moins littéralement par « immortalité » ; but suprême de l'alchimie taoïste.


Histoire

Les premiers philosophes taoïstes comme Lao Zi (vers 500 av. J.-C.) pratiquaient une série d'activités physiques très proches du tai-chi-chuan, sous la dénomination wei-wu-wei (为无为), « agir-sans-agir ». On trouve également mention au chapitre 3 du dao de jing d'agir sans agir. Le chapitre 69 du dao de jing mentionne : « On dit justement qu'il marche sans voyager, qu'il résiste sans (se servir de) bras, qu'il projette un adversaire absent, qu'il tient sans soldats. »

C'est ce mélange de philosophie et de techniques physiques mêlées au travail du souffle qui rendent ces premiers textes taoïstes si étranges aux Occidentaux. Il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du tai-chi-chuan en tant que tel.


Les origines géographiques

Le Taiji Quan serait originaire de la région du Hubei, berceau du taoïsme et plus précisément du mont Wudang (Wudangshan).


Entre Mythe et histoire

Historiquement deux courants d’arts martiaux en chine, courant exotérique, avec Bodhidharma, qui de retour des Indes au temple de SHAOLIN vers le VI siècle, aurait créé la méthode de Kung Fu qui permettait aux moines méditant de retrouver santé et énergie… et le courant ésotérique lié au mont WUTANG, centre réputé du TAOISME.


Ce serait dans ces lieux que Yang Sen FEN aurait créé vers le 12 siècle, le taijiquan, après avoir vu de sa fenêtre le combat entre un serpent et un oiseau, le serpent gagna grâce à sa souplesse…


D’autres légendes développent l’idée que le taijiquan, serait une oeuvre alchimique dans laquelle art martial ou technique de santé seraient un support à la réalisation de son être profond, toujours est-il que de nombreux ouvrages précisent ces questions les développent et donnent historiquement des repères ; par exemple celui de Catherine DESPREUX, très documenté, thèse universitaire qui fournit tous les éléments utiles à ce sujet.


Ceci étant l’origine certaine de cet art ne peut encore aujourd’hui être précisée, simplement par le fait de la tradition orale, le nombre de styles, et de formes est lié à l’efficacité des professeurs, à leur réputation, à leur éveil… En définitive, il y a des techniques communes liées à l’évidence de l’ouverture et de la fermeture de l’énergie, à son transfert lors du processus de conduction, et puis il y a des techniques particulières nées du génie de certains Maîtres, ou de pratiquants qualifiés dont a créativité a permis de développer une forme.


Taijiquan est la transcription pinyin, c’est à dire écriture latine de l’idéogramme chinois adoptée en 1958 ; qui devrait se prononcer: Taï-tchi-tchouenne, et qui est devenue tai-chi-chuan. Ainsi les mots Taijiquan et Tai-chi-chuan désignent le même idéogramme.


Le mythe de Zhang Sanfeng


Certaines légendes attribuent l'invention du tai-chi-chuan au taoïste semi-légendaire Zhang Sanfeng, vers le début de la dynastie Ming (XIIIe-XIVe siècle). Le Livre complet sur les exercices du tai-chi-chuan, écrit par Yang Chengfu (1883-1936), raconte que Zhang Sanfeng créa le tai-chi-chuan vers la fin de la Dynastie Song (960-1279) puis le transmit à Wang Zongyue, Chen Zhoutong, Zhang Songxi et Jiang Fa. Un peu plus tôt, Li Yishe (1832-1891) écrivit dans sa Brève introduction sur le tai-chi-chuan : « Le tai-chi-chuan fut fondé par Zhang Sanfeng des Song. » Zhang créa l'école intérieure (neijia 内家)par un syncrétisme néo-confucianiste des arts martiaux du bouddhisme Chan du monastère Shaolin et de sa maîtrise du daoyin (neigong 内功) taoïste. Il s'installa dans le temple du mont Wudang, province de Hubei, pour enseigner sa discipline.À partir des années 1930, Tang Hao, pionnier des recherches historiques sur les arts martiaux, démontre l'absence de fondements historiques concernant la création du tai-chi-chuan par Zhang Sanfeng. Ses conclusions furent reprises à la même époque par Xu Jedon, et sont encore validées de nos jours par les recherches historiques contemporaines.


L'hypothèse de Wang Zongyue

Wang Zongyue, qui aurait vécu sous la dynastie Qing (1644-1911), occupe une place importante dans l'histoire du tai-chi-chuan. Son rôle a été reconnu par les maîtres de différentes époques. Son livre À propos du tai-chi-chuan a beaucoup contribué à la propagation du nom de cette boxe.

Selon le Manuel de taijiquan (太極拳譜) de Shen Shou (沈壽), publié en 1991 par l'Association chinoise de wushu, le créateur du tai-chi-chuan aurait été Wang Zongyue. Il aurait été le premier à exposer la théorie et les techniques du tai-chi-chuan de manière systématique. Des documents administratifs attestent que Wang Zongyue transmit le tai-chi-chuan à Jiang Fa, puis que ce dernier le transmit à Chen Changxing, habitant du village de Chenjiagou.


L'hypothèse du village de Chenjiagou

L'appellation de cet art martial sous le vocable de « taiji quan », boxe du faîte suprême, apparaît avec Chen Wangting vers la fin de la Dynastie Ming (1368-1644). Leurs représentants sont Tang Hao et Gu Liuxin, praticiens et historiens du wushu (武术). Tang Hao soutient cette hypothèse à la suite d'investigations menées au village de Chenjiagou, district de Wenxian, province du Henan, et en se référant aux Annales du district et au Registre généalogique de la famille Chen. Selon ce registre, Chen Wangting était « expert en boxe de style Chen et fondateur du jeu de l'épée et de la lance ». Les différentes écoles contemporaines de tai-chi-chuan (Yang, Wu, Sun) seraient originaires ou héritières de la boxe de style Chen, bien que les principes de cette boxe soient antérieurs à l'appellation tai-chi-chuan.

Un autre registre découvert très récemment démontrerait que le lieu originel du taichi ne serait pas le village de Chenjiagou, mais plutôt Tang Cun (Henan), village de la famille Li.


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